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Saint-Antonin-Noble-Val est une commune située dans les gorges de l’Aveyron, à la frontière de l’Aveyron et du Tarn, en France. Son nom provient de Nobilis Vallis, signifiant « noble vallée » en latin, qui lui fut donné par les Romains. Au VIIIe siècle, une abbaye a été fondée dans la région et une ville s’est développée autour d’elle, sous le nom de Saint-Antonin. La ville prospère grâce au commerce du vin, du safran, des prunes séchées, ainsi qu’aux tanneries et à la production de lin. Entourée de murailles, elle fut l’une des premières villes féodales françaises à se doter d’une charte municipale en 1140.

Au XIIe siècle, la religion cathare se répand à Saint-Antonin-Noble-Val, comme dans tout le sud-ouest de la France. La croisade contre les cathares attire des aventuriers du nord de la France et d’autres régions d’Europe. Les cathares sont exterminés, leurs maisons pillées, leurs récoltes détruites et leurs terres confisquées. En 1212, Saint-Antonin-Noble-Val est pris par les croisés et l’abbaye et la ville sont dévastées.

Après cette période désastreuse, le commerce reprend, notamment avec l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre et la Hollande. Les seigneurs féodaux sont remplacés par des consuls, élus parmi les familles notables pour une période d’un an. La prospérité prend brutalement fin au XIVe siècle avec la guerre de Cent Ans, Saint-Antonin étant contiguë aux possessions anglaises. Les Anglais occupent la ville en 1344 et 1351, et les troupes françaises assiègent la ville pendant deux ans (1352-1354), mais le traité de Brétigny donne Saint-Antonin-Noble-Val aux Anglais. Après les guerres, la peste décime la population et les survivants sont confrontés à une grande pauvreté.

Néanmoins, la vie reprend et la population atteint même 6 000 habitants, de belles demeures sont construites… jusqu’aux guerres de religion. En 1562, Saint-Antonin se déclare ville huguenote et chasse les « papistes » ; les huguenots démantèlent l’abbaye et les églises. Dix ans plus tard, Louis XIII assiège la ville, la prend et détruit les murailles. La construction d’un chemin de fer (1856) et l’installation de thermes (1924) font brièvement renaître l’espoir, mais en vain.

La prospérité de la ville n’est jamais revenue, mais son réseau de ruelles, de passages et de passages couverts subsiste, ainsi que quelques édifices religieux et civils. La richesse architecturale est inscrite au patrimoine national et comprend divers édifices classés, dont le plus ancien édifice civil de France : le beffroi de la Maison Romane, restauré par Viollet-le-Duc. Le célèbre marché dominical de Saint-Antonin-Noble-Val attire beaucoup de monde, touristes et habitants. Il s’agit essentiellement d’un marché où les petits producteurs des environs viennent vendre leurs produits locaux : légumes et fruits frais, épices et fruits secs, charcuterie et foie gras, pain et pâtisseries, produits biologiques et vin.

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